Composition d'Adrien B. pour les TS2

Publié le par Daniel Yvon

Sujet : Bilan de la colonisation la veille de la 2ème guerre mondiale,

quelles ambitions, pour quelles réalités ?

 

 

A la veille de la seconde guerre mondiale, les puissances coloniales se sont largement étendues dans le monde. L'Afrique est comme un « gâteau » partagé entre la Grande Bretagne, la France, l'Allemagne, le Portugal, l'Italie... L'Asie est aussi dominée par la France (Indochine), le Royaume-Uni (Union indienne) et la Hollande (Indonésie). Toutes ces puissances justifient leurs actes et étalent des formes diverses de colonisation. Il y a cependant un écart entre les ambitions soi-disant bienfaitrices et civilisatrices qu'affirment les puissances coloniales et la réalité qui oscille entre des tensions au sein des colonies et un nationalisme croissant, qui font que certaines d'entre-elles sont de véritables mines dont le déclenchement sera la seconde Guerre Mondiale. Ainsi, comment se présente la situation de la colonisation à la veille de cette guerre, et quelles sont les contradictions entre la réalité et les ambitions des grandes puissances coloniales ? Nous ferons un bilan de la situation en présentant les ambitions des pays colonisateurs dans un premier temps, puis en les confrontant avec la réalité dans un second mouvement.

 

 

 

Les puissances colonisatrices se fixent officiellement une véritable mission de civilisateurs : les colonies sont considérées comme des civilisations sous-développées voire dans des termes racistes inférieures, il faut leur apporter prospérité et modernité. Ainsi l'objectif est d'urbaniser le pays, révolutionner leur économie (industrialisation), améliorer leur productivité, leur faire des progrès hygiéniques et médicaux, permettre la scolarisation, et enfin leur faire part d'idées démocratiques et humanitaires. Cette mission perdure depuis le début de la colonisation, et était la justification des fervents défenseurs de la colonisation (Jules Ferry par exemple). Voyons maintenant les spécificités des deux plus grands empires coloniaux dans leur ambition.

 

La France a une philosophie d'assimilation des colonies qu'elles possèdent dans le monde. Nous rappelons que la France est seconde puissance coloniale mondiale, et a un large étendu de colonies en Afrique (AOF, Maroc, Tunisie, Algérie...) et en Asie (Indochine : Vietnam, Laos, Cambodge). L'assimilation consiste à vouloir faire des indigènes de véritables citoyens français. On requiert leur participation à la vie politique et un partage des droits de citoyens. Ainsi certaines colonies sont considérées comme de véritables départements français : l'Algérie. La France se présente donc comme une puissance bienfaitrices pour ses colonies.

 

D'autre part, le Royaume-uni est la première puissance coloniale dans le monde. Il y a plusieurs colonies de peuplement, comme le Canada ou l'Australie, mais aussi de nombreuses colonies sous domination. Les dominions (Raj britannique, Afrique du Sud...) sont des colonies qui gardent un gouvernement, qui administre leurs affaires intérieures, mais dont la politique extérieure et la défense sont dirigées par le Royaume-uni. La politique coloniale est très différente de celle menée par la France : il s'agit de l'association. On préserve la culture intérieure des colonies mais on souhaite surtout faire des alliances économiques. Ainsi, les ambitions du Royaume-uni sont surtout de tirer des avantages économiques. Un exemple est l'industrie de textile en Inde, très grand commerce dirigé par cette puissance.

Ainsi, en apparence, les puissances semblent être bienfaitrices et à l'abri des critiques. Mais quelles sont les véritables aspects de la domination coloniale ?

 

 

 

De fait, les grandes puissances coloniales se révèlent comme des dominateurs implacables qui ne cherchent qu'à s'autojustifier de leurs actes. Par exemple, au Maroc, protectorat français, le pays est sensé s'administrer en autonomie pour les affaires intérieures, mais la France dicte ses lois. De même les promesses aux indigènes de devenir des citoyens français sont contradictoires. En Algérie, seuls les Européens « de souche » ont le droit de vote, la majorité musulmane vit dans des conditions largement défavorables, tout le contraire de ce qui était annoncé par la France. Toutefois, il y a quelques rares aspects positifs de la colonisation, qui sont entre autre une urbanisation, des progrès médicaux, et une légère industrialisation selon le modèle européen. D'autre part, on réprime violemment les manifestations dans les pays qui revendiquent leurs droits, comme par exemple en Inde. Des soldats en provenance des colonies ont combattu en tant que citoyens français durant la première Guerre Mondiale, alors qu'ils ne possèdent à priori aucun droit civique. Ainsi la réalité coloniale est loin d'être miraculeuse, et est largement en contradiction avec les ambitions affirmées par les puissances colonisatrices.

 

La première Guerre Mondiale a eu un impact majeur sur les colonies. On ne voit plus les grandes puissances coloniales comme infaillibles, elles perdent leur crédibilité, les conséquences de la guerre (crise des années 30) pèsent sur elles. De plus, les USA émerge et deviennent la plus grande puissance mondiale. Ainsi, les puissances mondiales ne sont plus un « club fermé européens » , de nouvelles valeurs apparaissent et sont revendiquées par les USA. Pour la première fois, dans « Les quatorze points » du président Wilson (SDN) apparaît la notion de droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, cela ne manquera pas de faire naître des mouvements nationalistes au sein des colonies.

 

Le point essentiel des colonies de l'avant-guerre est la montée progressive en nationalisme : il s'agit de la volonté des peuples à obtenir leur indépendance. On alors lieu des manifestations et des émeutes. Un bon exemple est la désobéissance civile, inventée par Gandhi, en Inde. Il s'agit de montrer leur volonté d'indépendance au travers d'actes, de manifestations pacifiques. On assiste également aux premières grèves de la faim.

Ce sont les élites indigènes, qui sont souvent aller faire des études en Métropole, qui reviennent avec des idées nouvelles, l'esprit critique plus affûté. Ils ont pu se rendre compte en comparant la métropole à la colonie des inégalités incommensurables qu'elles présentent, et également comment les puissances présentent leurs ambitions coloniales. Ainsi ces élites se révoltent et entraînent avec eux leur pays.

Le nationalisme se caractérise par son omniprésence au sein de la population dominée : aussi bien les enfants que les adultes se réclament indépendants.

Ce nationalisme s'affirme d'autant plus avec l'émergence de l'URSS et du communisme, qui lance un appel aux peuples opprimés. Ainsi ce contexte mondial caractérisé par l'émergence de grande puissances et d'idéologies anticoloniales amène les colonies à repenser leur situation.

 

 

 

En conclusion, à la veille de la seconde Guerre Mondiale, nous sommes à l'apogée des puissances coloniales. Les pays colonisateurs s'affirment comme civilisateurs, déclarent leurs ambitions politiques et économiques au sein des colonies. Mais les ambitions politiques ne sont pas menées à terme et ces puissances n'apparaissent que comme des dominateurs implacables qui dictent leurs lois, tentant maladroitement de camoufler leur domination et criant au prestige colonial. Les profits économiques des colonies ne sont pas si favorables. L'émergence progressive des USA et de l'URSS transforme le contexte mondial et le mécontentement des indigènes croît devant les promesses illusoires. Le nationalisme gagne les populations et les manifestations se multiplient, les grandes puissances coloniales les font taire. La colonisation fut toutefois un contact culturel unique entre les civilisations qui a permis une certaine modernisation de nombreux pays.

 

 

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